Jean El-Mouhouv Amrouche : « La France est l’esprit de mon âme, mais l’Algérie est l’âme de cet esprit. »
Jean Amrouche, enseignant, poète, journaliste et essayiste, est né le 7 février 1906 à Ighil Ali, vallée de la Soummam en Kabylie.
Il est le fils de Fadhma Aït Mansour Amrouche et de Belkacem u Amrouche.
Allons un peu dans les pas de sa vie.....
La famille Amrouche vit très modestement à Ighil Ali, pour améliorer leur situation fiancière le père de Jean part travailler en Tunisie. Quelques mois plus tard la famille Amrouche déménage, non pas sans un pincement au cœur, vers la Tunisie.
Jean grandit dans une famille nombreuse, convertit au catholicisme. La famille n’est pas bien aisée, mais sa mère Fadhma, une femme pleine de courage et de patience, veille bien sur ses enfants et leur prodigue attention et amour.
Jean réussit bien sa scolarité malgré de nombreux déménagements et des conditions de vie précaires, sans oublier la délicate « situation » du fait de leur appartenance à la religion catholique, faisant d’eux des marginaux, des parias aux regards des musulmans.
Après de brillantes études en Tunisie, Jean Amrouche rentre à l’Ecole Normale de Saint Cloud, en France.
Par la suite il devient professeur de lettres dans les Lycées de Sousse, Bône (Annaba) et Tunis.
Il se lie d’amitié avec le poète Armand Guibert et publie ses premiers recueils poétiques en 1934 et 1937 ( Cendres et Etoile secrète).
Jean Amrouche chérit la culture française, mais il est révolté par son statut de colonisé, pas uniquement pour lui mais pour ses compatriotes également. On peut le lire clairement dans le poème
« Combat Algérien ».
" La France est l'esprit de mon âme, mais l'Algérie est l'âme de mon esprit"
Alors pourquoi cet attachement à la culture française me direz-vous ? Pour lui la culture française est la première porte vers l’universalité. Il aime la France le pays, mais ne tolère pas le système colonial, qui fait de l’indigène colonisé un étranger, un déraciné dans son propre pays, des hommes qui doivent se soumettre en permanence.
Au cours de la seconde guerre mondiale il rencontre André Gide à Tunis et fonde une revue littéraire mensuelle : l’Arche. Il rejoint les milieux gaullistes à Alger.
Il réalise des émissions littéraires à la radio, à Tunis, Alger, Paris entre 1944 et 1958.
Il a alors l’occasion de s’entretenir avec tous les grands noms de la littérature et de la philosophie de son temps.
Certains de ses entretiens avec François Mauriac, André Gide, Paul Claudel, Guiseppe Ugaretti… resteront célèbres et les enregistrements édités en disques.
A partir de 1945, Jean Amrouche débute une carrière journalistique en rédigeant pour différents journaux tels que : le Monde, le Figaro, l’Observateur et au fur et à mesure fait émerger un discours d’ordre politique entre 1945 et 1962.
Michel Debré le chasse de Radio France, Jean Amrouche continue son activité à la Radio Suisse de 1958 à 1961.
Jean Milite pour l’indépendance de L’Algérie. Il se veut également un médiateur entre la communauté française et algérienne, ce qui lui vaut d’être rejeté par certains de sa communauté d’adoption : la France, chaque camp essayant de le récupérer.
Sa littérature est inspirée par sa situation d’exilé. Il est l’auteur de « L’éternel Jugurtha » et « Chants berbères de Kabylie », ce dernier reçu le prix Carthage.
Il demeure le pionnier de la littérature algérienne de langue française.
Il a du talent, il a des relations amicales avec des français, mais aussi des inimitiés dues à sa personnalité et à son appartenance à deux cultures, la culture nord-africaine et la culture française.
Jean Amrouche est fier de son identité berbère, c’est dans son ouvrage référence à l’Eternel Jugurtha, qu’il défend la berbérité de l’Afrique du Nord.
Tout au long de sa vie Jean Amrouche reste fidèle à ses idées de tolérance et de justice.
Jean et sa sœur Marie- Louise Taos Amrouche avaient tout deux à cœur de sauvegarder le patrimoine oral amazigh ; ce dernier transmis par leur Mère Fadhma. ( voir Histoire de ma vie, Fadhma Aït Mansour Amrouche, 1968, Maspéro 1972).
Jean Amrouche est décédé d’une leucémie le 16 avril 1962, à l'âge de 56ans.
Quelques unes de ses œuvres :
« Cendres » : poèmes
« Etoile secrète » 1ère édition Tunis, cahier de barbarie.
« Chants berbères de Kabylie »
" L' eternel Jugurhta"
Isabelle.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 98 autres membres