Résumé de l'histoire du Printemps Berbère
Le Printemps berbère désigne l'ensemble des manifestations réclamant l'officialisation de la langue tamazight (berbère) et la reconnaissance de l'identité berbère en Algérie à partir de mars 1980 en Kabylie et sur la ville d'Alger.
Les berbérophones représentent de 1/4 à 1/3 de la population algérienne.La langue arabe succède à la langue française comme langue officielle, depuis l'indépendance de l'Algérie.
La politique linguistique algérienne se traduit par une arabisation massive de l'administration et de l'enseignement.
La réflexion sur la situation linguistique est d'abord le fait d'intellectuels expatriés (Taos Amrouche, Mouloud Mammeri...) ainsi que des membres de l'Académie Berbère.
A l'intérieur du pays, c'est en Kabylie que se trouve la plus importante concentration de berbérophones.
En 1980 en Kabylie, le printemps Berbère est le premier mouvement populaire spontané d'opposition aux autorités depuis l'indépendance du pays en 1962.
C'est le début d'une remise en cause du régime algérien.
Le 20 avril 1980, des émeutes sévèrement réprimées avaient éclatées dans toute la Kabylie, suite à l'annulation d'une conférence sur la poésie
berbère de Mouloud Mammeri, ( écrivain , linguiste, anthropologue, fervent défenseur de « Tamazight, langue berbère) cette annulation a redonné un nouveau souffle au mouvement.
La manifestation la plus spectaculaire a eu lieu à Tizi - Ouzou (110 km à l'est d'Alger) où plus de 100.000 personnes s'étaient rassemblées devant l'université à l'appel des âarchs.
En fin de manifestation, des affrontements se sont produits entre la police anti-émeutes et quelques centaines de jeunes devant le théâtre, qui a été pendant près d'un an le siège des âarchs, et que la police a investi fin mars.
Les manifestants, en chantant des chansons berbères et en scandant des slogans hostiles au pouvoir, avaient traversé Tizi-Ouzou.
Des dizaines de milliers de personnes ont également défilé à Bejaïa ( 260 km à l'est d'Alger).
Bien sûr d'autres manifestations ont eu lieu à travers d'autres villes et villages de la Kabylie.
D'un point de vue social, ce mouvement traduit l'émergence d'une génération d'intellectuels engagés dans le combat démocratique. ( Mouloud Mammeri, Tahar Djaout….)
D'un point de vue culturel, le printemps Berbère remet en cause l'arabisation intensive au détriment de la langue berbère et de sa culture.
Cette prise de conscience identitaire a également concernée le Maroc où ces événements sont commémorés chaque année chez les étudiants berbérophones.
Isabelle.
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