Lumière sur le festival Raconte-Arts
A macahu…. Les Raconte-Arts …
Il était une fois les « Raconte-Arts », festival populaire réalisé avec les moyens du cœur, qui sort des sentiers battus et qui part à la rencontre de la Kabylie profonde. Chaque année le festival change de destination, mais cependant se déroule toujours en Kabylie. Cette année c’est la 12 ème édition.
Raconte-Art est basé sur le bénévolat. Sans ce précieux bénévolat, ce festival n’aurait jamais pu exister. Cette manifestation ne reçoit pas de soutien financier de l’Etat, néanmoins elle survit grâce à la générosité des organisateurs, de la population qui accueille avec ses propres moyens. Sans oublier les artistes qui mettent gracieusement leur talent aux services des autres. L’artiste est pris en charge par l’habitant avec lequel il passe des moments de convivialité, de culture et de partage.
Le festival par lui-même est un peu difficile à décrire, il faut le vivre pour bien comprendre son fonctionnement et tout ce qu’il apporte de communion entre les habitants, les artistes et les organisateurs. Tout ceci dans un espace de liberté créative, de spontanéité. Lors de cette manifestation, la peinture, la danse, la musique, le conte, le théâtre, la poésie, etc... se côtoient.
A Raconte-Arts les participants sont tous tour à tour, organisateurs, spectateurs et acteurs.
Les objectifs des Raconte- Arts sont de favoriser la diversité culturelle et donner à l’inter- culturalité tout son sens et sa consistance ; En suscitant la création, en produisant pour le festival et en présentant des inédits.
Le rapport artiste et public se déroule en privilégiant l’échange et l’interaction.
Les festivaliers font la part belle aux enfants dans leur programmation, pour signifier qu’ils sont le présent et non pas seulement l’avenir.
Le festival profite également de ce moment pour sensibiliser les personnes aux problèmes environnementaux et pour valoriser des patrimoines matériels et immatériels locaux.
Une notion également importante dans l’esprit Raconte-Arts, la solidarité. Elle se manifeste en offrant un espace et un soutien aux initiatives locales, aux associations, mais également aux artisans et apiculteurs.
Un petit rappel s’impose, à l’origine des Raconte-Arts, trois amis, qui ont en commun la même vision du vivre ensemble : une Algérie fraternelle.
Ce sont : Denis Martinez, un artiste peintre doublé d’agitateur, considéré à juste titre comme le mentor du festival.
Feu Salah Silem, un spécialiste du livre dont l’apport pour le festival était incommensurable. Son efficacité n’avait d’égale que son humilité.
Hacène Metref, ci -contre, un animateur au long cours, qualifié souvent de cheville ouvrière du festival.
L’édition 2015, se déroule à Iguersafen ( daïra de Bouzguène), du 24 au 31 juillet.
Le thème de cette 12 ème édition : « L’esprit de Tajmaat réinventé ».
En ce moment c’est l’effervescence de la préparation, les organisateurs se démènent sans compter, ils sont immergés et gèrent tout ceci avec les aléas de la vie. Ils ne veulent pas s’endormir sur leurs lauriers, ils cherchent constamment à se renouveler et à préserver l’étincelle de ce festival populaire.
Iguersafen, hôte de cette année, vient de décrocher la palme du village le plus propre de Kabylie. Sadia Tabti porte à ma connaissance que ce
village a été entièrement rasé par l’armée française le 4 décembre 1957 et que la population n’a dû son salut qu’à un ordre de dernière minute venant d’Alger, intimant aux militaires d’épargner les habitants. La population fut éparpillée par monts et par vaux jusqu’à l’indépendance en 1962. Le village peine alors à renaître de ses cendres. Ce n’est qu’en 1969 qu’une mission danoise dépêchée, sans doute, par l’ONU a reconstruit le village.
Sadia me confie que ce titre ne reflète pas vraiment sa qualité car il mérite la médaille du village le mieux géré d’Algérie. En effet, ce n’est pas seulement la propreté qui le caractérise mais aussi et surtout sa capacité à se prendre en charge, c’est-à-dire de ne compter avant tout que sur ses propres forces. Le résultat est impressionnant : les villageois ont réglé le problème d’eau ; construit et décoré les fontaines qui sont toutes fonctionnelles, balisé les routes ; construit une salle polyvalente ; aménagé un espace-jeux pour les enfants ; construit des abris-bus, des toilettes publiques et aménagé des placettes avec bancs.
Sadia Tabti qui fait partie de l’équipe organisatrice a su m’aider à saisir le fameux esprit Raconte-Arts . Quel bel exemple d’humanité ! Il est des perles en Kabylie qu’il faut à tout prix conserver et valoriser.
Alors rendez-vous du 24 au 31 juillet, en attendant le programme vous pouvez visionner une très belle vidéo réalisée en 2011 par Kriss Mars, lors de la 8 ème édition des Raconte-Arts, qui se déroulait cette année là à Taourirt Mokrane.
Mise à jour le 20 juillet 2015 : voir le programme
Source photos Iguersafen : blog Iguersafen
Montage photos Raconte- Arts : Sadia Tabti
Isabelle.
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