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Conte kabyle - Tamacahut

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Comment la femme kabyle crée l'univers du conte
N
arrer les contes est une histoire de femmes en Kabylie.

L’hiver, le soir venu apportait le temps de la veillée. La mère ou la grand-mère autour du foyer transportait les enfants de la maisonnée  à  travers maintes histoires où se côtoyaient  l’ogresse, le bon, le méchant, les animaux qui leur apprenaient d’une manière ludique certaines règles de la vie, une certaine morale, un mode de vie, des leçons à tirer de ces contes.

Ces derniers offrent  la possibilité aux enfants de s’identifier aux personnages et parfois de trouver des solutions ou réconfort par rapport aux problèmes qu’ils rencontrent.

 

 La femme qui contait, savait faire vivre son histoire par les intonations de sa voix et ses gestes et ainsi suspendait à ses lèvres son jeune auditoire.

C’est aussi une  façon de transmettre la langue kabyle, un mode vie, les traditions. Comme l’évoque Idir dans sa chanson «  a baba inouba » : les enfants auprès de la vieille s’instruisaient des choses d’antan.

 

motif berbère
Le mot vieille en Afrique n’a pas la même connotation que chez nous, derrière le mot vieille c’est le respect, le savoir, la sagesse. La parole des anciens est référence. D’ailleurs une citation bien connue, issue du continent africain : «  un vieux qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle »

La narratrice s’installait  près du kanoun, les enfants étaient près d’elle  sur un tapis de laine  fait maison, dont le métier à tisser n’était guère loin de là où se déroulait le rituel du conte.

 

« la formule magique » est lancée et le conte peut commencer.

 

La vie des femmes kabyles étaient rythmées par diverses croyances et superstitions. Dans le domaine du conte, il est un rituel de  prononcer une phrase qui annonce le début du conte pour expulser les puissances surnaturelles et de le conclure par une autre phrase «  magique »  pour quitter le domaine du conte.

 

A noter que les contes ne sont racontés que l’hiver à la tombée de la nuit, jamais le jour. Cela fait partie des croyances et superstition des femmes kabyles. Lorsque la conteuse prononce sa formule sacrée au début et à la fin du conte, les enfants lui répondent toujours.

Le temps des veillées se perd peu à peu avec la télévision, les jeux sur consoles… et les histoires sont du temps passé, la société évolue. Mais comme on dit il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va. Cependant les parents ou enfants lisent ou écoutent  les contes sur d’autres supports.

 

 

 

 

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Phrases formule  d’introduction du conte :

 

«  Que mon conte soit beau et se déroule comme une  tresse de laine

 

Que celui qui l’entend à jamais se souvienne ! »

 

« A macaho, tellem chao » « que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil » «  Que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un fil » 

 

«  Machaho, tellem chao ! que mon conte merveilleux soit beau et narré comme une longue ceinture très bien tissée. (référence aux ceintures de laine que portent les femmes kabyles sur leur robes)

 

"A machaho, tellem chao ou plutôt Ama sahu, telem sahu " qui signifierait alors en traduction litérale : "Ecoutez la Sagesse, vous serez sages". D'après Farid Mammeri- Préface du conte " Tassadit la petite potière" Tanmirt-ik.

 

Phrases formules de la fin  du conte :

 

« Mon conte est comme un ruiseau, je l’ai conté à des Seigneurs »

 

«  Mon conte merveilleux court de rivière en rivière, je l’ai  raconté à des enfants, que Dieu maudisse le chacal et nous bénisse »

 

motif berbère
 

 

Quelques recueils de contes kabyles :

 

Le grain magique -  Taos Amrouche Editions La Découverte

 

Contes berbères de kabylie – Mouloud Mammeri  Editions Pocket Poche

 

Contes kabyles –Léo Froebinus 

 

 

Isabelle.

Illustration n°1 : photo montage

 

Petite parenthèse :

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Cet article a été pillé par un autre blog qui ne cite pas la source et ne met aucun lien, le pire c'est que ce fait a eu lieu lors de sa publication chez un autre hébergeur, à une date antérieure, et du coup quand on lit cet article sur ce blog,  on a l'impression que c'est moi qui est copié, c'est un comble !

 



16/03/2015

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