L' âne en Kabylie : fidèle et courageux compagnon
Qui n’a pas vu en Kabylie Aghyul ( l’âne) ? Dans une prairie entrain de brouter ou de se reposer un peu avant d’être mis à rude contribution par son maître.
L’âne cet animal au doux pelage, a accompagné le kabyle depuis longtemps dans ses durs labeurs, il est encore utilisé en montagne ou campagne pour transporter divers matériaux ou tout simplement son propriétaire.
L’âne passe partout. Les chemins qui montent, les chemins escarpés ne lui font pas peur. Quand même il doit bien penser que les villages sont haut perchés, que le décor est très beau, mais qu’il a un prix ! Son dos défoncé, ses sabots usés sont là pour témoigner de sa souffrance.
Sur le dos des ânes sont posés différents paniers, il y a ceux en osier ou en métal. Il existe aussi un système ingénieux, fait d’une sorte de baquets qui s’ouvrent par le bas pour laisser s’échapper le chargement, du gravier par exemple.
L’âne peut être utilisé pour l’acheminement de matériaux en vue de la construction d’une maison. Il sert également au transport des sacs d’olives, les emmenant à l’huilerie du village. Il porte aussi diverses marchandises achetées lors du marché.
Ce dernier est aussi sollicité pour amener des bouteilles de gaz, des jerricans d’eau.
Cet animal souffre d’une mauvaise considération de la part de ses maîtres malgré tous les services rendus à ces derniers.
En hiver, lors des épisodes neigeux il est très utile et se révèle d’un précieux secours.
Mouloud Zedek, chanteur kabyle, a rendu hommage à l’âne dans une chanson qui s’intitule :
« Aghyul » « Ane »
C’est toi qui as construit bâti des villages
Des ruelles des maisons que tu as érigées
Nul ne pense à ta fatigue, tu es oublié tel un sillage
L’hypocrisie l’égoïsme c’est ce qu’on ta infligé
Tout ce que tu as porté et porteras
Tu es né pour ça
Des nuits à souffrir de tes douleurs
Personne ne se soucie de ton malheur
De L’automne, à l hiver, au printemps
De la fin du printemps à l’été
L’automne et l hiver tout le temps
Tu cravaches toute l’année.
C’est toi qui as transporté l’huile d’olive
A- t-on panser tes blessures ?
Tu as ramené la mariée
Plus tard on t’as abandonné.
Pour le ravitaillement on pense à toi le matin
La nuit tout le monde dors repu rassasié
A -t - on pensé à ta soif et à ta faim ?
Tu hurles de souffrance
Des douleurs, des épines tu cries en silence
Tu es entouré des mouches pendant tes corvées
Personne n’a pensé à te soulager, te laver
Tu as ramené de l’orge et du blé
Mais tu ne les as jamais goûtés
Tu as alimenté les cheminées et les âtres de bois
Les talons usés de tout ce que tu as porté
Dehors dans ton coin tu es laissé au froid
De toutes parts tu es malmené
Tu n’a même pas le droit aux sabots ( fers sous sabots peut-être)
Des selles sur toi tout le temps attachées
Des paniers et tout ce que tu portes sur le dos
Des ordres, stop, marche, et la matraque qui suit
Tu obéis et tu encaisses sans faire de bruit.
Tu as ramené de l’eau des rivières et fontaines
Tout le monde se lave boit avec satisfaction
Tu as transporté des futs d’eau par dizaines.
Personne ne se soucie de ta déshydratation.
Quand on site ton nom on dit hachak
Tu existes, mais c’est comme si tu n’es pas la
Ce sort tu ne le mérites pas
Toi non plus tu ne veux pas de tout ça
ô l’âne !
Le mot hachak est considéré comme un gros mot ( âne, mierde)
Quand on dit hachak c’est pour contre carrer la vulgarité, sauf votre respect !
Têtu comme un âne, est considéré comme une vulgarité, sur le net il y a différentes explications, ce n’est pas toujours simple de s’y retrouver.
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