kabylieaucoeur

Comme évoqué  dans un article antérieur, la femme kabyle réalisait elle-même ses poteries, pour la plupart du temps à usage domestique.

Il y a une autre « poterie » qu’elle confectionnait également, c’est l’akufi, jarre à provisions sèches tels que : blé, figues sèches, dattes,  fèves… qui servait de réserve pour les hivers longs et rigoureux.

 L’akufi est en terre crue,  réalisée sur   place  dans la maison. Ces jarres étaient édifiées lors des beaux jours pour mettre un meilleur séchage. Les ikufan étaient construites sur un sol de cendres durcies et un mélange de terre, fumier, paille finement hachés et tamisés.

Chaque jour la femme ajoutait  à cette base deux ou trois colombins qu’elle aplatissait entre ses mains.

Elle devait attendre que chaque fondation soit sèche pour continuer l’élévation de sa jarre.

La réalisation durait environ 1 mois, une fois achevée l’akufi est décorée de petits boudins de terre appliqués en relief. Les ikufan sont blancs comme les murs de la maison.  Plusieurs jarres étaient confectionnés et placées les unes à côtés des autres.

Des jarres existaient  également de forme lisse sans décoration particulière.  (photo ci-dessus).

Au sommet de l’akufi se trouve une large ouverture (aqemmuc, la bouche), c’est par cet endroit que l’on rempli l’akufi.

Pour permettre la récupération des provisions il y a deux ouvertures sur la façade de l’akufi.  Une en haut et une en bas. La taille de l’ouverture correspond à la taille d’une main.  Les provisions sont dans un premier temps retirées par la première ouverture.

Les ouvertures frontales sont fermées avec un bouchon de liège, qui lui même est recouvert  d un chiffon afin de permettre son extraction plus facilement.

Les ouvertures permettaient aussi de déterminer le niveau des denrées, la famille ajustait sa consommation selon les jours d’hiver qui restaient encore afin de ne pas se trouver dépourvue. 

Il y avait également une jarre à provision de petite taille, appelée « takufit »

 Comme pour le travail de la poterie et dans bien d’autres domaines relatifs aux femmes kabyles, des rituels et croyances  entourent bien des gestes.  Ainsi les femmes prononçaient «  Au nom de Dieu et avec sa bénédiction » avant de prélever la nourriture dans l’akufi. Ceci afin de protéger les denrées contre la fermentation.

Souvenez-vous des devinettes kabyles, appelées également énigme ( timsaaraq)

En voici une :

« Il a une bouche sans dent et un ventre sans intestin »

qui est-ce ? "

Petite aide :  en langue  française on dirait elle a une bouche sans dent ….

J’attends vos réponses, ar tufat , à bientôt !

Source photo 2 :     Mémoire de Kabylie de Germaine Laoust Chantreaux, aux éditions Edisud.         

Une jarre : akufi, des jarres : Ikufan ( la jarre est du genre masculin en langue berbère).

Isabelle.